{"id":26471,"date":"2023-09-21T11:12:22","date_gmt":"2023-09-21T09:12:22","guid":{"rendered":"https:\/\/www.fap-learning-lab.org\/?p=26471"},"modified":"2023-09-21T11:12:22","modified_gmt":"2023-09-21T09:12:22","slug":"les-femmes-dans-la-construction-sociale-de-lhabitat-par-claudia-blanco-directrice-de-fundasal","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.fap-learning-lab.org\/fr\/les-femmes-dans-la-construction-sociale-de-lhabitat-par-claudia-blanco-directrice-de-fundasal\/","title":{"rendered":"\u00ab Les femmes dans la construction sociale de l\u2019habitat \u00bb, par Claudia Blanco, directrice de FUNDASAL"},"content":{"rendered":"

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Architecte salvadorienne, Claudia Blanco a consacr\u00e9 sa vie professionnelle \u00e0 la production sociale de logements dans des zones vuln\u00e9rables d\u2019Am\u00e9rique centrale. Aujourd\u2019hui directrice de Fundasal (1), notre partenaire au Salvador, elle nous partage sa vision sur la place des femmes dans la soci\u00e9t\u00e9 du pays et plus particuli\u00e8rement dans la construction.<\/strong><\/p>\n

Se faire une place dans une soci\u00e9t\u00e9 machiste<\/strong><\/p>\n

Je travaille \u00e0 Fundasal depuis 1997. Je suis architecte. J\u2019ai toujours pens\u00e9 que mon travail devait \u00eatre en accord avec mon envie de servir la soci\u00e9t\u00e9. J\u2019ai commenc\u00e9 mes \u00e9tudes \u00e0 l’Universit\u00e9 Centroamericana (UCA), car c\u2019est une universit\u00e9 avec une dimension tr\u00e8s sociale. La UCA proposait un cursus qui tendait d\u00e9j\u00e0 vers la recherche de la justice dans la soci\u00e9t\u00e9. Donc, aujourd’hui, je suis dipl\u00f4m\u00e9e de cette universit\u00e9 et mon \u00e9poux est \u00e9galement architecte. J\u2019ai 2 enfants, un de 14 ans et une de 15 ans.<\/p>\n

Sans aucun doute, la Fundasal est comme une micro-soci\u00e9t\u00e9. L\u2019\u00e9norme avantage, ou l\u2019\u00e9norme privil\u00e8ge qu\u2019il y a ici, est que toutes les personnes qui sont embauch\u00e9es par l\u2019institution entrent dans un processus de d\u00e9construction de pens\u00e9es patriarcales. Donc quelqu\u2019un qui entre travailler \u00e0 Fundasal est transform\u00e9, parce qu\u2019il re\u00e7oit beaucoup, non seulement une exp\u00e9rience technique, avec beaucoup de choses que l\u2019acad\u00e9mie n\u2019enseigne pas, mais aussi des conduites, des comportements \u00e9galitaires. Et je pense que \u00e7a doit \u00eatre ainsi dans une institution qui cherche la justice. De plus, toutes les \u00e9tudes, toutes les statistiques au niveau mondial, nous disent qu\u2019il y a une \u00e9norme injustice dans le r\u00e9gime foncier et le logement pour les femmes. Fundasal s\u2019attaque \u00e0 \u00e7a.<\/p>\n

Cependant, il y a toujours des attitudes qui octroient plus de cr\u00e9dibilit\u00e9\u00a0aux hommes, \u00e0 ce qu\u2019un homme peut dire plut\u00f4t que ce que la femme peut dire. Cela a toujours exist\u00e9 et cela existe encore aujourd\u2019hui, alors que j\u2019ai plus de 50 ans. L\u2019attitude manifest\u00e9e par ceux qui \u00e9coutent ce que je dis, moi, compar\u00e9 \u00e0 ce que dit un homme, n\u2019est jamais \u00e9gale. Car la soci\u00e9t\u00e9 est ainsi. Ceci implique un d\u00e9fi plus grand pour les femmes. Ils exigent plus de nous, c\u2019est tout le temps comme \u00e7a. C\u2019est regrettable. Mais oui, c\u2019est le sch\u00e9ma culturel.<\/p>\n

La production sociale de l\u2019habitat\u00a0: un apprentissage non acad\u00e9mique<\/strong><\/p>\n

J\u2019\u00e9tais une jeune architecte entrant dans le monde du travail en 97, et je suis tr\u00e8s reconnaissante pour l\u2019ensemble des connaissances dont j\u2019ai b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 en entrant \u00e0 Fundasal \u00e0 cette \u00e9poque. Car l\u2019universit\u00e9 ne propose rien sur la production sociale de l\u2019habitat bien que le d\u00e9ficit de logement soit grand. \u00c7a n\u2019existe pas, ni en ing\u00e9nierie, ni en architecture, alors qu\u2019au Salvador, presque 80% de la population a produit socialement son habitat. C\u2019est d\u00e9plorable. Il faut donc apprendre sur le terrain une nouvelle mani\u00e8re de g\u00e9rer la construction, de construire, en ayant une grande ouverture d\u2019esprit et une attitude humble. Il faut aussi que l\u2019\u00e9quipe accepte de transmettre ses connaissances. L\u2019universit\u00e9 n\u2019enseignait pas comment accompagner les familles pour qu\u2019elles s\u2019organisent et pour construire. Ce sont mes coll\u00e8gues qui me l\u2019ont appris. L\u2019acad\u00e9mie n\u2019enseignait pas comment cr\u00e9er des quartiers sur la ville d\u00e9j\u00e0 construite. Ils t\u2019apprennent seulement \u00e0 construire une ville \u00e0 partir de 0. Ils t\u2019enseignent comment faire une organisation nouvelle. Ils ne t\u2019enseignent pas comment transformer l\u2019urbanisation, ce que les gens ont d\u00e9j\u00e0 fait, comment respecter le pr\u00e9existant. Donc tout cela je l\u2019ai appris de mes coll\u00e8gues qui avaient plus d\u2019ann\u00e9es d\u2019exp\u00e9rience.<\/p>\n

La discrimination positive<\/strong><\/p>\n

L\u2019action de Fundasal a deux impacts\u00a0: au niveau local communautaire mais aussi au niveau des personnes qui travaillent \u00e0 Fundasal. Des femmes qui travaillent \u00e0 Fundasal m\u2019ont dit qu\u2019elles n\u2019ont connu leurs droits qu\u2019\u00e0 partir du moment o\u00f9 elles ont d\u00e9couvert ce que Fundasal faisait. Sans aucun doute, nous les femmes, nous subissons une pression qui nous pousse \u00e0 nous conformer \u00e0 des comportements attendus. Il y a des pressions sociales pour adopter un comportement st\u00e9r\u00e9otyp\u00e9, le comportement que la soci\u00e9t\u00e9 te dit d\u2019avoir. Un exemple tr\u00e8s simple : \u00eatre mari\u00e9e. Parce que tu dois \u00eatre mari\u00e9e pour avoir des enfants. Ce devrait pourtant \u00eatre des options de vie. Car chaque \u00eatre humain a le droit d\u2019opter pour ce qu\u2019il veut pour sa vie. Et sans aucun doute, nous les femmes nous subissons ces pressions \u00e0 diff\u00e9rents stades de l\u2019existence. Or Fundasal, comme d\u2019autres institutions similaires, permet de se d\u00e9velopper d\u2019une mani\u00e8re diff\u00e9rente. C\u2019est la chance des femmes qui travaillent ici.<\/p>\n

Il existe aussi la possibilit\u00e9 en interne de d\u00e9noncer un outrage aux droits des femmes, quand il y a un abus de pouvoir envers les femmes. Je ne sais pas dans combien d\u2019institutions cela peut \u00eatre une r\u00e9alit\u00e9 mais clairement, dans une institution de plus de 100 employ\u00e9s, il y a aussi ce type de probl\u00e8me. Mais nous avons des mesures correctives adapt\u00e9es aux abus signal\u00e9s. Ceci aussi est tr\u00e8s prometteur pas vrai\u00a0? Car si nous connaissons tous les r\u00e8gles du jeu, et que pourtant nous ne les respectons pas, il doit y avoir des mesures qui corrigeront ces types d\u2019abus.<\/p>\n

Dans le cas de Fundasal, notre pr\u00e9sidente est une femme et il y a un pourcentage \u00e9quitable d\u2019hommes et de femmes au conseil d\u2019administration. C\u2019est conscient, \u00e7a a \u00e9t\u00e9 recherch\u00e9. De plus, dans tous les programmes, depuis 54 ans de vie dans l\u2019institution, la majorit\u00e9 des b\u00e9n\u00e9ficiaires sont des femmes. Pourquoi\u00a0? Parce que ce sont des mesures de discrimination positive. Ce sont des mesures qui cherchent enfin \u00e0 accroitre la capacit\u00e9 des femmes \u00e0 travers la reconnaissance du fait qu\u2019elles ont \u00e9t\u00e9 rel\u00e9gu\u00e9es. Cela veut dire que nous reconnaissons cette faille, nous reconnaissons l\u2019iniquit\u00e9 qui a fait que les hommes ont toujours \u00e9t\u00e9 devant, et les femmes derri\u00e8re, historiquement. Il y a une dette \u00e0 r\u00e9gler et du coup les projets permettent, par des mesures de discrimination positive, de r\u00e9gler cette dette.<\/p>\n

Une majorit\u00e9 de femmes b\u00e9n\u00e9ficiaires des projets\u00a0: le revers de la m\u00e9daille <\/strong><\/p>\n

Mais il y a aussi le revers de la m\u00e9daille. Parmi les femmes qui participent aux projets, beaucoup d\u2019entre elles sont des cheffes de famille. Cette question, il faut l\u2019aborder avec pr\u00e9caution. O\u00f9 sont les hommes ? Nous ne pouvons pas \u00eatre une soci\u00e9t\u00e9 dans laquelle seules les femmes assument la charge de s\u2019occuper des personnes \u00e2g\u00e9es, assument la charge de s\u2019occuper des enfants, assument la charge de l\u2019am\u00e9lioration de leurs quartiers, assument la charge de subvenir aux besoins \u00e9conomiques, assument la charge de l\u2019\u00e9ducation des enfants. C\u2019est une charge tr\u00e8s lourde alors que la soci\u00e9t\u00e9 est faite de deux parties : les hommes et les femmes. C\u2019est pour cela que nous devons continuer \u00e0 travailler avec les deux. Car les hommes aussi doivent d\u00e9construire leurs pens\u00e9es. Ce ne sont pas seulement les femmes qui doivent comprendre qu\u2019elles sont des sujets de droits, mais les hommes aussi doivent comprendre qu\u2019ils sont co-responsables du d\u00e9veloppement, du d\u00e9veloppement humain ; cela signifie qu\u2019ils sont co-responsables de l\u2019\u00e9ducation, co-responsables des soins, co-responsables de l\u2019\u00e9conomie familiale, etc.<\/p>\n

Travailler avec seulement des femmes, cheffes de famille, signifie qu\u2019il y a un truc dans la soci\u00e9t\u00e9 qui ne fonctionne pas. Il ne peut pas y avoir des logements o\u00f9 seules les femmes sont, ou la majorit\u00e9 des femmes, responsables du d\u00e9veloppement communautaire. Il manque quelque chose. La v\u00e9rit\u00e9 est que le d\u00e9veloppement humain est le fait de toute la soci\u00e9t\u00e9, et toute la soci\u00e9t\u00e9 c\u2019est les hommes et les femmes inclus.<\/p>\n

Les femmes dans la construction\u2026 et dans la soci\u00e9t\u00e9<\/strong><\/p>\n

Je pense que c\u2019est tr\u00e8s important de voir des femmes construire, \u00e7a a un grand impact dans le contexte de l\u2019Am\u00e9rique centrale. Mais \u00e7a a aussi un grand impact de voir une femme d\u00e9put\u00e9e, une femme maire, une femme \u00e0 l\u2019universit\u00e9, une femme juge… Il ne s\u2019agit pas seulement de faire des tortillas, faire du pain\u2026 Il y a d\u2019autres fa\u00e7ons de se d\u00e9velopper dans la vie. Il y a des options, des alternatives \u00e0 prendre. Or la construction est certainement l\u2019un des secteurs les plus ferm\u00e9s qui puisse exister, aujourd\u2019hui encore. Il reste un gros travail \u00e0 faire, pas vrai ? En ce sens, sans aucun doute, les femmes constructrices impriment une marque tr\u00e8s forte de d\u00e9construction de la pens\u00e9e patriarcale, dans leurs coop\u00e9ratives, dans leurs communaut\u00e9s, dans leurs associations de d\u00e9veloppement. C\u2019est quelque chose de tr\u00e8s fort ce qui se passe. Il faut soutenir leur action.<\/p>\n

Je pense que les femmes qui construisent sont en train d\u2019entrer dans un champ tr\u00e8s ferm\u00e9, \u00ab\u00a0r\u00e9serv\u00e9 aux hommes\u00a0\u00bb. C\u2019est donc tr\u00e8s important de continuer sur cette lanc\u00e9e, mais d\u2019aller au-del\u00e0. Je pense, par exemple, aux ordonnances municipales o\u00f9 on commence \u00e0 dire qu\u2019il doit y avoir au moins autant de d\u2019hommes que de femmes dans les activit\u00e9s dites \u00ab\u00a0inhabituelles\u00a0\u00bb tant pour les hommes que pour les femmes, dans tous les domaines. Que la secr\u00e9taire qui re\u00e7oit le maire ne soit pas une femme mais un homme, qu\u2019il y ait des femmes maires, qu\u2019il y ait une parit\u00e9 de conseillers, qu\u2019il y ait des \u00e9quipes techniques combin\u00e9es d\u2019hommes et de femmes, de sorte que cela se r\u00e9percutera dans toute la soci\u00e9t\u00e9 et dans toutes les activit\u00e9s que nous faisons.<\/p>\n

Je me souviens d\u2019un groupe d\u2019hommes sur un chantier. Ils disaient qu\u2019ils ne voulaient pas de femmes dans leur \u00e9quipe car les femmes allaient se battre, les femmes n\u2019avaient pas de force, les femmes allaient se faire mal. Or les t\u00e2ches agricoles sont faites par les deux, tout comme l\u2019\u00e9levage des animaux\u00a0; mais pour la construction il se trouve que non. Il y a eu une exp\u00e9rience dans laquelle le rejet \u00e9tait si grand que \u00e7a a oblig\u00e9 les femmes \u00e0 dire que \u00ab\u00a0Nous ne voulons pas travailler avec vous, nous allons faire notre propre \u00e9quipe uniquement de femmes\u00a0\u00bb. Mais c\u2019est parce que les hommes avaient refus\u00e9 de travailler avec des femmes. C\u2019est tr\u00e8s dur. Et bien s\u00fbr, les femmes ont travaill\u00e9, travaill\u00e9, travaill\u00e9 et prouv\u00e9 que la maison \u00e9tait tout aussi belle, tout aussi s\u00e9curis\u00e9e que celle construite par les hommes et dans le m\u00eame temps imparti. Je peux dire que ce n\u2019\u00e9tait pas id\u00e9al car il aurait fallu travailler de mani\u00e8re combin\u00e9e. Et la solidarit\u00e9 commence par le travail de mani\u00e8re combin\u00e9e. Mais c\u2019est toujours un sur-effort de la part des femmes\u00a0: pour faire leurs preuves, elles doivent toujours en faire plus que les hommes.<\/p>\n

Le courage de la participation citoyenne<\/strong><\/p>\n

En terme g\u00e9n\u00e9ral, l\u2019Am\u00e9rique centrale a d\u00fb beaucoup lutter pour ce qui s\u2019appelle la participation citoyenne. Dans presque toute la r\u00e9gion, il y a eu des guerres, des g\u00e9nocides, l\u2019extermination de peuples originaires et de peuples d\u2019ascendance africaine… Donc le concept de participation citoyenne est quelque chose de tr\u00e8s r\u00e9cent dans l\u2019histoire de l\u2019Am\u00e9rique centrale. Or je pense que ce concept de participation citoyenne est la pratique la plus importante pour l\u2019avenir de toutes les femmes de la r\u00e9gion. Car au sein des groupes vuln\u00e9rables, viol\u00e9s dans leurs droits humains, les plus violent\u00e9es ont \u00e9t\u00e9 les femmes. Ce qui signifie que les personnes qui ont le moins exerc\u00e9 la participation citoyenne ont \u00e9t\u00e9 les femmes.<\/p>\n

Parler a toujours \u00e9t\u00e9 risqu\u00e9 dans l\u2019histoire de l\u2019Am\u00e9rique centrale. Se manifester en public n\u2019a jamais \u00e9t\u00e9 facile. Il a fallu faire face \u00e0 de graves cons\u00e9quences comme Monseigneur Romero (2). D\u00e9noncer la v\u00e9rit\u00e9, d\u00e9noncer les violations, d\u00e9noncer les abus de pouvoir, a co\u00fbt\u00e9 la mort \u00e0 de nombreuses personnes dans la r\u00e9gion. Donc il y a une peur de participer en tant que citoyen, et c\u2019est rest\u00e9 dans notre ADN. Il faut bien r\u00e9aliser ce que signifie, pour une femme d\u2019une communaut\u00e9, se mettre debout devant une assembl\u00e9e et parler. Le courage des femmes dans tous les domaines, de la famille jusqu\u2019au national, de pouvoir parler en public, faire valoir leurs besoins et proposer les solutions qu\u2019elles veulent, qu\u2019elles pensent, est la chose la plus importante de l\u2019histoire de la vie des femmes.<\/p>\n

Un travail d\u2019accompagnement de long terme<\/strong><\/p>\n

Une femme debout l\u00e0, parlant de mani\u00e8re super d\u00e9tendue, \u00e7a semble facile. Mais \u00e7a n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 facile. Parfois, le travail de Fundasal commence par l\u2019alphab\u00e9tisation car ce sont des femmes qui ne sont pas all\u00e9es \u00e0 l\u2019\u00e9cole. Elles ont donc commenc\u00e9, en \u00e9tant d\u00e9j\u00e0 adultes, \u00e0 apprendre \u00e0 lire et \u00e0 \u00e9crire. Nos projets peuvent durer 10 ans, en termes constructifs, sociaux et \u00e9conomiques. Cela signifie qu\u2019en 10 ans, les femmes ont appris \u00e0 lire et \u00e0 \u00e9crire, \u00e0 savoir identifier les violations de droits humains, \u00e0 savoir proposer des solutions en accord avec leurs r\u00e9flexions, avec leurs besoins et \u00e0 mettre en \u0153uvre les solutions, prendre en main les outils n\u00e9cessaires pour la transformation de leurs conditions de vie. Ceci est le plus grand pas que la population peut r\u00e9aliser en terme de d\u00e9veloppement.<\/p>\n

(Traduction\u00a0: Mayra Agudelo)<\/p>\n